
 
		Tome VII des oeuvres telles que Chestov les avait lui-même ordonnées, Le  Pouvoir des clés marque un tournant dans son oeuvre, désormais plus  ouvertement orientée vers le questionnement de la foi.
Le pouvoir des  clés, pour Chestov, c’est ce droit que s’arroge chaque homme, qu’il  soit catholique ou athée, d’ouvrir pour lui-même et pour ses proches les  clés du royaume des cieux, de croire que, s’il fait le bien, il  obtiendra le paradis. Or, pour Chestov, l’homme doit renoncer à l’idée  que ce pouvoir est entre ses mains, la vérité ne commence qu’au moment  où la raison perd pied. On la trouve chez ces hommes (de Plotin à  Nietzsche, de Shakespeare à Dostoïevski) qui, à un moment de leur vie,  ont perdu toutes les clés et ont connu une expérience qui est de l’ordre  de la révélation.
Comme tous les livres de Chestov, et comme les  grands livres de Nietzsche, Le Pouvoir des clés est construit sans  esprit de système, en courts chapitres qui sont autant de petits essais,  brillamment écrits, sans jargon philosophique. Il contient en outre le  premier article de Chestov sur Husserl, écrit dès 1916. Husserl, avec  son projet d’établir définitivement "la philosophie comme science  rigoureuse", est pour Chestov l’adversaire absolu – mais les deux  philosophes s’estiment et se rencontrent à plusieurs reprises. "Memento  mori" contribua, lors de la parution de sa traduction en 1925, à  l’introduction de la phénoménologie en France.
Né à Kiev dans une  famille juive, Léon Chestov (1866-1938) commence dès  1895 à fréquenter les cercles littéraires et philosophiques russes.  Après la parution de son second livre, L’Idée du bien chez Tolstoï et  Nietzsche, Diaghilev lui propose de collaborer à sa revue Le Monde de  l’art. Après avoir vécu en Suisse, en Italie, en Allemagne, il émigre  définitivement de Russie en 1920 pour se fixer à Paris jusqu’à la fin de  sa vie.

Tome VII des oeuvres telles que Chestov les avait lui-même ordonnées, Le  Pouvoir des clés marque un tournant dans son oeuvre, désormais plus  ouvertement orientée vers le questionnement de la foi.
Le pouvoir des  clés, pour Chestov, c’est ce droit que s’arroge chaque homme, qu’il  soit catholique ou athée, d’ouvrir pour lui-même et pour ses proches les  clés du royaume des cieux, de croire que, s’il fait le bien, il  obtiendra le paradis. Or, pour Chestov, l’homme doit renoncer à l’idée  que ce pouvoir est entre ses mains, la vérité ne commence qu’au moment  où la raison perd pied. On la trouve chez ces hommes (de Plotin à  Nietzsche, de Shakespeare à Dostoïevski) qui, à un moment de leur vie,  ont perdu toutes les clés et ont connu une expérience qui est de l’ordre  de la révélation.
Comme tous les livres de Chestov, et comme les  grands livres de Nietzsche, Le Pouvoir des clés est construit sans  esprit de système, en courts chapitres qui sont autant de petits essais,  brillamment écrits, sans jargon philosophique. Il contient en outre le  premier article de Chestov sur Husserl, écrit dès 1916. Husserl, avec  son projet d’établir définitivement "la philosophie comme science  rigoureuse", est pour Chestov l’adversaire absolu – mais les deux  philosophes s’estiment et se rencontrent à plusieurs reprises. "Memento  mori" contribua, lors de la parution de sa traduction en 1925, à  l’introduction de la phénoménologie en France.
Né à Kiev dans une  famille juive, Léon Chestov (1866-1938) commence dès  1895 à fréquenter les cercles littéraires et philosophiques russes.  Après la parution de son second livre, L’Idée du bien chez Tolstoï et  Nietzsche, Diaghilev lui propose de collaborer à sa revue Le Monde de  l’art. Après avoir vécu en Suisse, en Italie, en Allemagne, il émigre  définitivement de Russie en 1920 pour se fixer à Paris jusqu’à la fin de  sa vie.
