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Matières à Penser n°17 : Le Sacré. Actualité, Désacralisations, Actualisations

Auteur : Collectif
Editeur : Le COSMOGONE         collection : Matières à penser
Nombre de pages : 200
Date de parution : 05/09/2020
Forme : Livre ISBN : 9782810302673
MAP17

NEUF habituellement en stock
Prix : 22.00€

Selon certains chercheurs, l´avènement de la modernité aurait signé un recul des formes symboliques et du sacré. Le « logos » aurait ainsi définitivement chassé le « mythos » de nos sociétés prétendues rationalistes et matérialistes, et nos existences seraient prises dans un inexorable mouvement de désacralisation. De fait, nombre de figures, d´objets, de pratiques et d´institutions que l´on considérait jadis avec un mélange de respect, de crainte et de fascination, sont aujourd´hui banalisés, voire parfois frappés du sceau de la dérision. Ainsi en est-il des figures politiques, qui après avoir été révérées en tant que manifestations sensibles d´un corps immortel - divin ou souverain - en la personne du roi (Marc Bloch, Les Rois Thaumaturges, Ernst Kantorowicz, Les Deux corps du roi...), puis après avoir bénéficié d´une certaine considération jusqu´à la fin du XXe siècle, se sont trouvées quotidiennement raillées par les comiques, ravalées au rang de marionnettes et ridiculisées, comme dans le Bebête Show et les Guignols de l´info. Dans une certaine mesure, la famille, le mariage, la religion ont également perdu une part de leur sacralité. A l´inverse, pour une tradition sociologique affirmée dont le Collège de Sociologie fut un précurseur dans les années 30, le sacré s´actualise de façon constante, il est matrice de communication entre les êtres et participe de la formation d´êtres nouveaux, manifeste, par exemple, dans les sacrifices, les fêtes, et maintenant dans les communications numériques, etc.
Ainsi, quand d´anciennes figures du sacré resurgissent sous une autre forme (la chevalerie en est un bon exemple), de nouvelles sacralités apparaissent. La nation, le progrès, la science, ont tour à tour été érigés en véritables mythes des temps modernes. Quant à cette ère, que d´aucuns qualifient de postmoderne, elle paraît bien drainer son lot d´icônes et de figures vénérables (Lady Di, certaines stars de la pop musique), et renouer plus profondément avec un religieux diffus, exprimant une quête de sens : Nouvel Âge, sectes millénaristes, mouvements ésotériques, spiritualités laïques en tous genres ne cessent de se développer et de dessiner les contours d´un sacré certes protéiforme, mais résolument prégnant en ce début du XXIe siècle. Car s´il participe de la refondation du lien social, il peut également être le lieu du retour des dieux les plus violents.
Entre l´expansion des figures du sacré à l´ère numérique et sa contraction en groupuscules ou communautés électives, ce numéro se propose d´étudier ce double processus de désacralisation et de re-sacralisation, d´en expliquer les causes, d´en souligner les ambiguïtés, d´en définir les modes d´expression diversifiés. Il s´interroge sur les raisons de cette profonde plasticité du sacré, de sa permanence derrière d´incessantes reconfigurations, et s´efforce de comprendre ce que traduisent ses mutations actuelles. Pour cela, une approche pluridisciplinaire a été privilégiée (mythologique, historique, sociologique, anthropologique, philosophique...), explorant des domaines aussi variés que la politique, les organisations religieuses ou parareligieuses, les nouvelles technologies de l´information et de la communication (jeux vidéos et en ligne), les oeuvres artistiques et littéraires, les productions cinématographiques et télévisuelles... Elle a ainsi cherché à mettre en évidence « nombre des manifestations de l´existence sociale où se fait jour la présence active du sacré » (Collège de sociologie).


Selon certains chercheurs, l´avènement de la modernité aurait signé un recul des formes symboliques et du sacré. Le « logos » aurait ainsi définitivement chassé le « mythos » de nos sociétés prétendues rationalistes et matérialistes, et nos existences seraient prises dans un inexorable mouvement de désacralisation. De fait, nombre de figures, d´objets, de pratiques et d´institutions que l´on considérait jadis avec un mélange de respect, de crainte et de fascination, sont aujourd´hui banalisés, voire parfois frappés du sceau de la dérision. Ainsi en est-il des figures politiques, qui après avoir été révérées en tant que manifestations sensibles d´un corps immortel - divin ou souverain - en la personne du roi (Marc Bloch, Les Rois Thaumaturges, Ernst Kantorowicz, Les Deux corps du roi...), puis après avoir bénéficié d´une certaine considération jusqu´à la fin du XXe siècle, se sont trouvées quotidiennement raillées par les comiques, ravalées au rang de marionnettes et ridiculisées, comme dans le Bebête Show et les Guignols de l´info. Dans une certaine mesure, la famille, le mariage, la religion ont également perdu une part de leur sacralité. A l´inverse, pour une tradition sociologique affirmée dont le Collège de Sociologie fut un précurseur dans les années 30, le sacré s´actualise de façon constante, il est matrice de communication entre les êtres et participe de la formation d´êtres nouveaux, manifeste, par exemple, dans les sacrifices, les fêtes, et maintenant dans les communications numériques, etc.
Ainsi, quand d´anciennes figures du sacré resurgissent sous une autre forme (la chevalerie en est un bon exemple), de nouvelles sacralités apparaissent. La nation, le progrès, la science, ont tour à tour été érigés en véritables mythes des temps modernes. Quant à cette ère, que d´aucuns qualifient de postmoderne, elle paraît bien drainer son lot d´icônes et de figures vénérables (Lady Di, certaines stars de la pop musique), et renouer plus profondément avec un religieux diffus, exprimant une quête de sens : Nouvel Âge, sectes millénaristes, mouvements ésotériques, spiritualités laïques en tous genres ne cessent de se développer et de dessiner les contours d´un sacré certes protéiforme, mais résolument prégnant en ce début du XXIe siècle. Car s´il participe de la refondation du lien social, il peut également être le lieu du retour des dieux les plus violents.
Entre l´expansion des figures du sacré à l´ère numérique et sa contraction en groupuscules ou communautés électives, ce numéro se propose d´étudier ce double processus de désacralisation et de re-sacralisation, d´en expliquer les causes, d´en souligner les ambiguïtés, d´en définir les modes d´expression diversifiés. Il s´interroge sur les raisons de cette profonde plasticité du sacré, de sa permanence derrière d´incessantes reconfigurations, et s´efforce de comprendre ce que traduisent ses mutations actuelles. Pour cela, une approche pluridisciplinaire a été privilégiée (mythologique, historique, sociologique, anthropologique, philosophique...), explorant des domaines aussi variés que la politique, les organisations religieuses ou parareligieuses, les nouvelles technologies de l´information et de la communication (jeux vidéos et en ligne), les oeuvres artistiques et littéraires, les productions cinématographiques et télévisuelles... Elle a ainsi cherché à mettre en évidence « nombre des manifestations de l´existence sociale où se fait jour la présence active du sacré » (Collège de sociologie).