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Anonyme japonais En longeant la mer - De Kyoto à Kamakura Librairie Eklectic

En longeant la mer - De Kyoto à Kamakura

Auteur : Anonyme japonais
Editeur : BRUIT DU TEMPS
Nombre de pages : 128
Date de parution : 29/05/2019
Forme : Livre ISBN : 9782358731232
BRUTPS07

NEUF habituellement en stock
Prix : 15.00€

En longeant la mer de Kyôto à Kamakura [Kaidô-ki], qui n’avait jamais été traduit en français, est l’un des titres les plus emblématiques du genre appelé kikô. Les premières formes attestées de ces récits de voyage aux accents contemplatifs remontent au VIIIsiècle et mêlent, dès l’origine, passages en prose et série de poèmes.

Daté du printemps 1223, En longeant la mer s’inscrit donc dans une tradition littéraire vieille de quelques siècles déjà. Les notations visuelles suscitées par la traversée des paysages de l’Empire du Soleil-Levant s’associent naturellement à une multitude de références plus ou moins explicites aux légendes et épisodes historiques liés à ces sites bien connus du lecteur très cultivé auquel s’adresse leur auteur. L’auteur anonyme du Kaidô-ki relate un itinéraire spirituel effectué le long de la côte japonaise. Ce voyage solitaire, accompli dans les modestes conditions auxquelles sa récente conversion au boudd- hisme l’engage, nous fait ainsi parcourir un itinéraire d’une quinzaine de jours de marche, très concrètement décrit, mais sans cesse enrichi des réflexions que font naître en lui les sites chargés d’histoire. La langue érudite avec laquelle le moine s’emploie à consigner son voyage accumule les allusions à la culture de la Chine, pays voisin dont le raffinement est alors hautement estimé au Japon.
Cette culture raffinée, dont le lecteur peut mesurer l’étendue grâce aux notes du groupe Koten, se marie à une sensibilité poétique d’une simplicité rarement égalée : temps de contemplation, sensations et rêveries trouvent une place précieuse dans le carnet de voyage de ce moine dont on ignore tout, même si certains indices font soupçonner qu’il était sans doute un proche d’un noble du nom de Muneyuki dont la fin tragique est relatée dans le récit.

Le groupe Koten et Jacqueline Pigeot ont déjà édité pour le Bruit du temps les trois volumes des Œuvres en prose de Kamo no Chômei en 2010 au Bruit du temps. En longeant la mer de Kyôto à Kamakura vient s’ajouter à une bibliothèque japonaise déjà pourvue de six titres.

« Quand on contemple la barrière de Kiyomi, au sud-ouest, le regard se perd, hésitant entre haut et bas, ciel et mer ; au nord-est, le pied trébuche, la montagne et la rocaille du rivage étant pareillement abruptes. Au bas des rochers, le vent fait éclore des fleurs sur les vagues : il y règne un perpétuel printemps. Au-dessus du rivage, verdissent les pins couleur de jade : ils n’ont crainte de l’automne. L’océan du ciel agité de vagues est ourlé par les brisants des nuages. (...) Ici, à mesure que j’avance toujours trempé, lavé par les vagues, voilà que mon cœur souillé se fait limpide. »

En longeant la mer de Kyôto à Kamakura, 1223


En longeant la mer de Kyôto à Kamakura [Kaidô-ki], qui n’avait jamais été traduit en français, est l’un des titres les plus emblématiques du genre appelé kikô. Les premières formes attestées de ces récits de voyage aux accents contemplatifs remontent au VIIIsiècle et mêlent, dès l’origine, passages en prose et série de poèmes.

Daté du printemps 1223, En longeant la mer s’inscrit donc dans une tradition littéraire vieille de quelques siècles déjà. Les notations visuelles suscitées par la traversée des paysages de l’Empire du Soleil-Levant s’associent naturellement à une multitude de références plus ou moins explicites aux légendes et épisodes historiques liés à ces sites bien connus du lecteur très cultivé auquel s’adresse leur auteur. L’auteur anonyme du Kaidô-ki relate un itinéraire spirituel effectué le long de la côte japonaise. Ce voyage solitaire, accompli dans les modestes conditions auxquelles sa récente conversion au boudd- hisme l’engage, nous fait ainsi parcourir un itinéraire d’une quinzaine de jours de marche, très concrètement décrit, mais sans cesse enrichi des réflexions que font naître en lui les sites chargés d’histoire. La langue érudite avec laquelle le moine s’emploie à consigner son voyage accumule les allusions à la culture de la Chine, pays voisin dont le raffinement est alors hautement estimé au Japon.
Cette culture raffinée, dont le lecteur peut mesurer l’étendue grâce aux notes du groupe Koten, se marie à une sensibilité poétique d’une simplicité rarement égalée : temps de contemplation, sensations et rêveries trouvent une place précieuse dans le carnet de voyage de ce moine dont on ignore tout, même si certains indices font soupçonner qu’il était sans doute un proche d’un noble du nom de Muneyuki dont la fin tragique est relatée dans le récit.

Le groupe Koten et Jacqueline Pigeot ont déjà édité pour le Bruit du temps les trois volumes des Œuvres en prose de Kamo no Chômei en 2010 au Bruit du temps. En longeant la mer de Kyôto à Kamakura vient s’ajouter à une bibliothèque japonaise déjà pourvue de six titres.

« Quand on contemple la barrière de Kiyomi, au sud-ouest, le regard se perd, hésitant entre haut et bas, ciel et mer ; au nord-est, le pied trébuche, la montagne et la rocaille du rivage étant pareillement abruptes. Au bas des rochers, le vent fait éclore des fleurs sur les vagues : il y règne un perpétuel printemps. Au-dessus du rivage, verdissent les pins couleur de jade : ils n’ont crainte de l’automne. L’océan du ciel agité de vagues est ourlé par les brisants des nuages. (...) Ici, à mesure que j’avance toujours trempé, lavé par les vagues, voilà que mon cœur souillé se fait limpide. »

En longeant la mer de Kyôto à Kamakura, 1223