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GOUIN Jean-Luc Hegel, de la Logophonie comme chant du signe Librairie Eklectic

Hegel, de la Logophonie comme chant du signe

Auteur : GOUIN Jean-Luc
Editeur : HERMANN
Nombre de pages : 344
Date de parution : 21/02/2018
Forme : Livre ISBN : 9782705696092
HERMANN41

EPUISE

Hegel ne dénature-t-il pas la raison en la fondant somme toute sur un acte de foi lorsqu´il main­tient, dans Die Vernunft in der Geschichte, que « la seule idée qu´apporte la philo­sophie est la simple idée de la Raison - l´idée que la Raison gouverne le monde » ?

 

On se doute qu´une telle propo­sition ne fit pas l´unani­mité au sein des milieux intel­lec­tuels et philo­so­phiques. Des pans entiers du réel, objecte-t‑on à l´auteur, ne peuvent être consi­dérés absolu­ment rationnels. La réalité de manière géné­rale n´est-elle pas tout au contraire un jeu confus, un va-et-vient invrai­sem­blable où le mal, la souf­france, l´exploi­tation de l´homme, l´égare­ment et la violence possè­dent en perma­nence les meil­leures mains ? D´autre part, dans la lignée de la tradi­tion idéaliste, on a tôt fait de rappeler à Hegel que la sphère de la raison reste distincte de la réalité « sensible ».

 

Hegel ne perd pas pied. Imper­tur­bable, il réplique incon­tinent que la raison demeure en vérité l´unique juge : l´Histoire est-elle ration­nelle, le geste ‘irré­fléchi´ est‑il rationnel, l´univers empi­rique est‑il rationnel...? Qui peut le dire sinon la réflexion, la pensée, l´exercice de la raison en com­merce avec son objet. Tout objet. Y compris elle-même. On ne saurait en effet opiner sérieu­sement sur quelque référent sans avoir préala­ble­ment réfléchi celui‑ci, sans l´avoir cham­boulé, littéra­le­ment, de nos inter­ro­gations. Le vrai et le faux sont par défini­tion les enfants d´une réflexion. Les enfants de la raison.

 

Or, si rien de signifiant ne peut être dit hors la raison, et que de ce fait celle‑ci se révèle comme l´irré­duc­tible source de sens, il devient impé­ratif de tout mettre en œuvre de manière à « saisir la raison dans sa détermi­nation (die Vernunft in ihrer Bestim­mung gefaßt) ». C´est le projet hégélien.

 


Hegel ne dénature-t-il pas la raison en la fondant somme toute sur un acte de foi lorsqu´il main­tient, dans Die Vernunft in der Geschichte, que « la seule idée qu´apporte la philo­sophie est la simple idée de la Raison - l´idée que la Raison gouverne le monde » ?

 

On se doute qu´une telle propo­sition ne fit pas l´unani­mité au sein des milieux intel­lec­tuels et philo­so­phiques. Des pans entiers du réel, objecte-t‑on à l´auteur, ne peuvent être consi­dérés absolu­ment rationnels. La réalité de manière géné­rale n´est-elle pas tout au contraire un jeu confus, un va-et-vient invrai­sem­blable où le mal, la souf­france, l´exploi­tation de l´homme, l´égare­ment et la violence possè­dent en perma­nence les meil­leures mains ? D´autre part, dans la lignée de la tradi­tion idéaliste, on a tôt fait de rappeler à Hegel que la sphère de la raison reste distincte de la réalité « sensible ».

 

Hegel ne perd pas pied. Imper­tur­bable, il réplique incon­tinent que la raison demeure en vérité l´unique juge : l´Histoire est-elle ration­nelle, le geste ‘irré­fléchi´ est‑il rationnel, l´univers empi­rique est‑il rationnel...? Qui peut le dire sinon la réflexion, la pensée, l´exercice de la raison en com­merce avec son objet. Tout objet. Y compris elle-même. On ne saurait en effet opiner sérieu­sement sur quelque référent sans avoir préala­ble­ment réfléchi celui‑ci, sans l´avoir cham­boulé, littéra­le­ment, de nos inter­ro­gations. Le vrai et le faux sont par défini­tion les enfants d´une réflexion. Les enfants de la raison.

 

Or, si rien de signifiant ne peut être dit hors la raison, et que de ce fait celle‑ci se révèle comme l´irré­duc­tible source de sens, il devient impé­ratif de tout mettre en œuvre de manière à « saisir la raison dans sa détermi­nation (die Vernunft in ihrer Bestim­mung gefaßt) ». C´est le projet hégélien.