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DES VALEES Marie  Le jardin de l´Amour divin. Textes choisis et présentés par Dominique et Murielle Tronc  Librairie Eklectic

Le jardin de l´Amour divin. Textes choisis et présentés par Dominique et Murielle Tronc

Auteur : DES VALEES Marie
Editeur : ARFUYEN
Nombre de pages : 207
Date de parution : 03/10/2013
Forme : Livre ISBN : 9782845901919
ARFUY145

NEUF habituellement en stock
Prix : 12.50€

Julien Green s’émerveillait de la figure de Marie des Vallées : « Que cette sainte me plaît, écrivait-il. Elle parle à Dieu presque d’égal à égal, et elle a l’air d’avoir perdu la tête au moment où son bon sens de paysanne est le plus fort. » Avec ses flamboyances et ses terreurs, Marie des Vallées est un témoin particulièrement remarquable de la littérature spirituelle du XVIIe siècle français, au même titre qu’un Joseph Surin ou qu’une Madame Guyon dont on l’a souvent rapprochée. Le maître livre la concernant, La Vie admirable, reste cependant inédit et, hormis pour de rares extraits publiés ici ou là, quasi inconnu.
     Marie des Vallées exerça une profonde influence sur le cercle de l’Ermitage de Caen, auquel appartenaient Jean de Bernières, Jacques Bertot, Catherine de Bar, Jean Eudes et le baron de Renty. Certains membres du cercle allaient chaque année passer plusieurs jours auprès de « la sainte de Coutances ». Ce réseau mystique s’étendit jusqu’à Paris et pénétra la Cour. Madame Guyon s’y rattachait : « Pour Sœur Marie des Vallées, écrit-elle au duc de Chevreuse, les miracles qu’elle a fait depuis sa mort et qu’elle fait encore en faveur des personnes qui l’ont persécutée, la justifient assez. C’est une grande sainte et qui s’était livrée en sacrifice pour le salut de bien des gens. Elle était très innocente, l’on ne l’a jamais crue dans le désordre mais bien obsédée et même possédée, mais cela ne fait rien à la chose. » Cette confidence résume la vision d’une mystique par une autre :Marie des Vallées est l’« innocente » servante, obsédée par la crainte d’être possédée, à une période où l’on brûle les sorcières par milliers. Elle s’est « livrée en sacrifice » pour le rachat de ses persécuteurs. En 1634, l’année même où Marie des Vallées émerge du « mal de douze ans », le jeune jésuite Surin arrive auprès des « Possédées de Loudun ».
     Jean Eudes rencontre Marie des Vallées en 1641. Elle a entamé la dernière partie de sa vie. Le visiteur relate en détails les révélations de la « voyante de Coutances » dans sa Vie admirable en 10 livres rédigée en 1655. Pour ne pas nuire à la canonisation de Jean Eudes, le livre de La Vie admirable sera soigneusement maintenu dans l’ombre afin de ne pas montrer tout ce que devait le saint à une personnalité aussi atypique. Une copie du texte accompagna cependant Mgr de Laval au Canada. Redécouvert, le manuscrit revient en France deux siècles plus tard. Le « manuscrit de Québec », intitulé La vie admirable de Marie des Vallées et des choses prodigieuses qui se sont passées en elle… est une copie de la première relation perdue. Il repose aux archives eudistes et n’a jamais été édité. Les rares extraits utilisés par des biographes ont surtout privilégié l’étrangeté de la personnalité de Marie des Vallées aux dépens de sa richesse et de sa profondeur.
     Le livre de La Vie admirable est très long (près de mille pages), d’un déchiffrement difficile et assez répétitif. Il ne pouvait faire ici l’objet d’une édition intégrale. Le choix a donc été fait d’en donner des extraits significatifs et de les faire suivre par un bref aperçu des Conseils d’une grande servante de Dieu, oubliés, eux aussi, au sein d’un recueil mystique publié tardivement (ils figurent en annexe du Directeur mystique, préparé par Madame Guyon et édité en 1726).
     La spiritualité de Marie des Vallées est d’une extraordinaire richesse et profondeur. Elle foisonne en images vives, qui traduisent une culture essentiellement visuelle et assurent la fonction de paraboles mystiques. Hors image, le dit demeure sobre – une « flèche de feu » comme chez Catherine de Gênes. Par sa force et sa vivacité, il évoque Hadewijch d’Anvers ou Catherine de Strasbourg : « Je ne sais ce que je suis devenue, je suis tout à fait perdue. Je ne sais d’où je viens et où je vais, je ne sais où je suis ni ce que je suis, si je suis une créature ou un néant. Il n’y a que Dieu seul qui sait le lieu où je suis. »


Julien Green s’émerveillait de la figure de Marie des Vallées : « Que cette sainte me plaît, écrivait-il. Elle parle à Dieu presque d’égal à égal, et elle a l’air d’avoir perdu la tête au moment où son bon sens de paysanne est le plus fort. » Avec ses flamboyances et ses terreurs, Marie des Vallées est un témoin particulièrement remarquable de la littérature spirituelle du XVIIe siècle français, au même titre qu’un Joseph Surin ou qu’une Madame Guyon dont on l’a souvent rapprochée. Le maître livre la concernant, La Vie admirable, reste cependant inédit et, hormis pour de rares extraits publiés ici ou là, quasi inconnu.
     Marie des Vallées exerça une profonde influence sur le cercle de l’Ermitage de Caen, auquel appartenaient Jean de Bernières, Jacques Bertot, Catherine de Bar, Jean Eudes et le baron de Renty. Certains membres du cercle allaient chaque année passer plusieurs jours auprès de « la sainte de Coutances ». Ce réseau mystique s’étendit jusqu’à Paris et pénétra la Cour. Madame Guyon s’y rattachait : « Pour Sœur Marie des Vallées, écrit-elle au duc de Chevreuse, les miracles qu’elle a fait depuis sa mort et qu’elle fait encore en faveur des personnes qui l’ont persécutée, la justifient assez. C’est une grande sainte et qui s’était livrée en sacrifice pour le salut de bien des gens. Elle était très innocente, l’on ne l’a jamais crue dans le désordre mais bien obsédée et même possédée, mais cela ne fait rien à la chose. » Cette confidence résume la vision d’une mystique par une autre :Marie des Vallées est l’« innocente » servante, obsédée par la crainte d’être possédée, à une période où l’on brûle les sorcières par milliers. Elle s’est « livrée en sacrifice » pour le rachat de ses persécuteurs. En 1634, l’année même où Marie des Vallées émerge du « mal de douze ans », le jeune jésuite Surin arrive auprès des « Possédées de Loudun ».
     Jean Eudes rencontre Marie des Vallées en 1641. Elle a entamé la dernière partie de sa vie. Le visiteur relate en détails les révélations de la « voyante de Coutances » dans sa Vie admirable en 10 livres rédigée en 1655. Pour ne pas nuire à la canonisation de Jean Eudes, le livre de La Vie admirable sera soigneusement maintenu dans l’ombre afin de ne pas montrer tout ce que devait le saint à une personnalité aussi atypique. Une copie du texte accompagna cependant Mgr de Laval au Canada. Redécouvert, le manuscrit revient en France deux siècles plus tard. Le « manuscrit de Québec », intitulé La vie admirable de Marie des Vallées et des choses prodigieuses qui se sont passées en elle… est une copie de la première relation perdue. Il repose aux archives eudistes et n’a jamais été édité. Les rares extraits utilisés par des biographes ont surtout privilégié l’étrangeté de la personnalité de Marie des Vallées aux dépens de sa richesse et de sa profondeur.
     Le livre de La Vie admirable est très long (près de mille pages), d’un déchiffrement difficile et assez répétitif. Il ne pouvait faire ici l’objet d’une édition intégrale. Le choix a donc été fait d’en donner des extraits significatifs et de les faire suivre par un bref aperçu des Conseils d’une grande servante de Dieu, oubliés, eux aussi, au sein d’un recueil mystique publié tardivement (ils figurent en annexe du Directeur mystique, préparé par Madame Guyon et édité en 1726).
     La spiritualité de Marie des Vallées est d’une extraordinaire richesse et profondeur. Elle foisonne en images vives, qui traduisent une culture essentiellement visuelle et assurent la fonction de paraboles mystiques. Hors image, le dit demeure sobre – une « flèche de feu » comme chez Catherine de Gênes. Par sa force et sa vivacité, il évoque Hadewijch d’Anvers ou Catherine de Strasbourg : « Je ne sais ce que je suis devenue, je suis tout à fait perdue. Je ne sais d’où je viens et où je vais, je ne sais où je suis ni ce que je suis, si je suis une créature ou un néant. Il n’y a que Dieu seul qui sait le lieu où je suis. »