
		 Voici 15 ans que les Éditions Arfuyen ont publié pour la première fois le livre de Jakob Boehme De la vie au-delà des sens (collection  Ivoire, 1997). Depuis longtemps épuisé, il est ici republié, dans une  traduction largement revue, sous la couverture des Carnets spirituels. Cette nouvelle édition de De la vie au-delà des sens permet de découvrir dans une lumière nouvelle un texte d’authentique et forte spiritualité. 
      Les éditions Arfuyen se sont attachées depuis de longues années à  faire apparaître la profonde tradition spirituelle qui relie un Proclus et un Pseudo-Denys aux  grandes figures de la mystique rhénane, puis, en Espagne aux  réformateurs du Carmel, en France aux plus grands noms de l’École  française de spiritualité et en Allemagne à Jakob Boehme ou Angelus  Silesius. 
      On connaît la filiation entre Eckhart et Silesius. On sait moins le lien étroit entre Böhme et Silesius. Ce dernier l’affirme pourtant lui-même on ne peut plus clairement : « Il est vrai, oui, écrit Silesius, que  j´ai lu nombre de textes de Jakob Böhme (on trouve en Hollande, en  effet, bien des choses) et j´en remercie Dieu. Car c´est grâce à ces  textes que j´ai découvert la vérité. » Bien des liens unissent les  destins de Jakob Böhme et de Silesius. Boehme meurt en 1624, l’année  même de la naissance de Silesius. Il a passé toute sa vie à Görlitz, à  la frontière même de cette Basse-Silésie où l´auteur de L’errant  chérubinique verra le jour. Un homme fait le lien entre eux : Abraham  von Franckenberg, confident et biographe de Boehme, qui sera aussi l´un  des plus proches compagnons de Silesius. C´est à Silesius que  Franckenberg lèguera à sa mort, en 1652, l´essentiel de sa bibliothèque,  en première place de laquelle figurent les ouvrages de Tauler,  continuateur d’Eckhart.
      Jakob Boehme s’est toujours défendu d’avoir voulu faire œuvre d’écrivain et de penseur : « J’écris pour moi-même, note-t-il en 1621, et  ne cours après personne. Je ne vends mes livres dans aucune boutique de  libraire. S’il n’y avait eu des gens pieux qui m’ont sollicité  instamment et dans un propos tout à fait chrétien, je n’aurais jamais  rien donné à personne. » Et l’année suivante, dans une lettre : «  Étant donné que je suis un homme simple, peu au courant des hautes  connaissances et de ce qui s’enseigne dans les académies, je ne me suis  jamais exercé à devenir un grand maître et à saisir, par mon  intelligence, de grands secrets. Bien au contraire, mon occupation a  été, extérieurement, un simple travail manuel qui m’a permis pendant  longtemps de gagner ma vie honnêtement. À côté de cela, mon exercice  intérieur est entré, avec un désir très puissant, dans l’aspiration de  mon héritage d’homme. » 
      Durant les quelques années qui précèdent sa mort, Böhme  produit une œuvre considérable, dont seul un livre sera publié de son  vivant, Le Chemin vers le Christ : « Toute réflexion et toute recherche sur la volonté de Dieu, écrit-il, est  une chose vaine sans transformation de l’esprit. C’est de la mort du  Christ que doit surgir une volonté entièrement nouvelle. Et comme cette  volonté doit être engendrée par l’entrée du Christ dans l’humanité, elle  doit surgir aussi de sa résurrection. »
      Le texte ici publié est le troisième des opuscules qui constitue Le Chemin vers le Christ. Rédigé  par Boehme en 1622, ce texte est un dialogue entre un maître et son  disciple sur la voie que doit suivre l´homme pour réaliser sa vocation  divine. Sous forme de questions-réponses précises et serrées, il livre  ainsi d´une manière très vivante et accessible l´essentiel de la  spiritualité de Jakob Böhme. 
      La traduction ici présentée s´efforce de rendre la pensée du grand  mystique dans toute sa force profondément vécue et avec le maximum de  simplicité, tel que le souhaitait le cordonnier de Görlitz. Il livre  ainsi d´une manière très vivante l´essentiel de la spiritualité de Jakob  Boehme, l´un des plus grands mystiques d´Occident, profondément  chrétien de cœur et d´intelligence, mais aussi l´un de ceux dont la  démarche évoque le plus les spiritualités orientales, soufisme ou  bouddhisme.

 Voici 15 ans que les Éditions Arfuyen ont publié pour la première fois le livre de Jakob Boehme De la vie au-delà des sens (collection  Ivoire, 1997). Depuis longtemps épuisé, il est ici republié, dans une  traduction largement revue, sous la couverture des Carnets spirituels. Cette nouvelle édition de De la vie au-delà des sens permet de découvrir dans une lumière nouvelle un texte d’authentique et forte spiritualité. 
      Les éditions Arfuyen se sont attachées depuis de longues années à  faire apparaître la profonde tradition spirituelle qui relie un Proclus et un Pseudo-Denys aux  grandes figures de la mystique rhénane, puis, en Espagne aux  réformateurs du Carmel, en France aux plus grands noms de l’École  française de spiritualité et en Allemagne à Jakob Boehme ou Angelus  Silesius. 
      On connaît la filiation entre Eckhart et Silesius. On sait moins le lien étroit entre Böhme et Silesius. Ce dernier l’affirme pourtant lui-même on ne peut plus clairement : « Il est vrai, oui, écrit Silesius, que  j´ai lu nombre de textes de Jakob Böhme (on trouve en Hollande, en  effet, bien des choses) et j´en remercie Dieu. Car c´est grâce à ces  textes que j´ai découvert la vérité. » Bien des liens unissent les  destins de Jakob Böhme et de Silesius. Boehme meurt en 1624, l’année  même de la naissance de Silesius. Il a passé toute sa vie à Görlitz, à  la frontière même de cette Basse-Silésie où l´auteur de L’errant  chérubinique verra le jour. Un homme fait le lien entre eux : Abraham  von Franckenberg, confident et biographe de Boehme, qui sera aussi l´un  des plus proches compagnons de Silesius. C´est à Silesius que  Franckenberg lèguera à sa mort, en 1652, l´essentiel de sa bibliothèque,  en première place de laquelle figurent les ouvrages de Tauler,  continuateur d’Eckhart.
      Jakob Boehme s’est toujours défendu d’avoir voulu faire œuvre d’écrivain et de penseur : « J’écris pour moi-même, note-t-il en 1621, et  ne cours après personne. Je ne vends mes livres dans aucune boutique de  libraire. S’il n’y avait eu des gens pieux qui m’ont sollicité  instamment et dans un propos tout à fait chrétien, je n’aurais jamais  rien donné à personne. » Et l’année suivante, dans une lettre : «  Étant donné que je suis un homme simple, peu au courant des hautes  connaissances et de ce qui s’enseigne dans les académies, je ne me suis  jamais exercé à devenir un grand maître et à saisir, par mon  intelligence, de grands secrets. Bien au contraire, mon occupation a  été, extérieurement, un simple travail manuel qui m’a permis pendant  longtemps de gagner ma vie honnêtement. À côté de cela, mon exercice  intérieur est entré, avec un désir très puissant, dans l’aspiration de  mon héritage d’homme. » 
      Durant les quelques années qui précèdent sa mort, Böhme  produit une œuvre considérable, dont seul un livre sera publié de son  vivant, Le Chemin vers le Christ : « Toute réflexion et toute recherche sur la volonté de Dieu, écrit-il, est  une chose vaine sans transformation de l’esprit. C’est de la mort du  Christ que doit surgir une volonté entièrement nouvelle. Et comme cette  volonté doit être engendrée par l’entrée du Christ dans l’humanité, elle  doit surgir aussi de sa résurrection. »
      Le texte ici publié est le troisième des opuscules qui constitue Le Chemin vers le Christ. Rédigé  par Boehme en 1622, ce texte est un dialogue entre un maître et son  disciple sur la voie que doit suivre l´homme pour réaliser sa vocation  divine. Sous forme de questions-réponses précises et serrées, il livre  ainsi d´une manière très vivante et accessible l´essentiel de la  spiritualité de Jakob Böhme. 
      La traduction ici présentée s´efforce de rendre la pensée du grand  mystique dans toute sa force profondément vécue et avec le maximum de  simplicité, tel que le souhaitait le cordonnier de Görlitz. Il livre  ainsi d´une manière très vivante l´essentiel de la spiritualité de Jakob  Boehme, l´un des plus grands mystiques d´Occident, profondément  chrétien de cœur et d´intelligence, mais aussi l´un de ceux dont la  démarche évoque le plus les spiritualités orientales, soufisme ou  bouddhisme.
